Peut-on se faire rembourser la chirurgie ou médecine esthétique ?

Bonnes pratiques

Subir une opération de chirurgie esthétique est une décision qui ne se prend pas à la légère, de par son aspect invasif et les risques qu’elle comporte, comme toute opération chirurgicale, mais également par son aspect très coûteux, et peut représenter un budget de plusieurs milliers d’euros.

Le système d’assurance maladie en France prend en charge, dans certaines mesures, nombres d’interventions. Mais lorsque ces interventions revêtent un aspect esthétique, la règle veut que non. Cependant, il y a certaines de ces interventions qui tombent dans la catégorie des opérations de chirurgie réparatrice, et c’est donc là, que toute la différence subsiste.

Le processus de remboursement d’une chirurgie esthétique comporte plusieurs étapes. Il nécessite tout d’abord, une consultation préopératoire, au cours de laquelle le chirurgien fournit au patient un devis détaillé du coût de l’intervention. Une demande d’entente préalable doit être déposée auprès de l’Assurance Maladie. Cette demande précise les raisons de l’intervention et est évaluée par le médecin-conseil de l’Assurance Maladie afin de déterminer si l’intervention répond aux critères de remboursement des honoraires. Après examen, le médecin-conseil prend la décision d’approuver le remboursement ou non. En cas d’approbation, l’intervention chirurgicale peut avoir lieu avec l’assurance pour le patient, d’être remboursé. Toutefois, il est important de souligner que cette procédure est stricte et qu’elle exige le respect de lignes directrices spécifiques fixées par l’Assurance Maladie pour pouvoir bénéficier du remboursement.

Cas éligibles au remboursement

Pour qu’une intervention soit éligible à un remboursement, celle-ci doit répondre à des critères bien précis. Il s’agit principalement des interventions post-traumatiques ou congénitales, ainsi que des interventions de reconstruction après une maladie. En ce qui concerne les accidents ou les malformations congénitales, les opérations chirurgicales qui visent à restaurer certaines fonctions corporelles affectées par une blessure, un traumatisme, ou une anomalie congénitale sont généralement prises en compte pour le remboursement. De même, les chirurgies réparatrices après une maladie, destinées à réparer les lésions tissulaires résultant d’une maladie ou d’une blessure, telles que la restauration des seins suite à un cancer du sein, peuvent également donner lieu à un remboursement. Ces conditions font l’objet d’une évaluation très minutieuse par des médecins afin de s’assurer que les interventions sont nécessaires au rétablissement ou au maintien de la santé du patient.

Certaines chirurgies ne nécessitent même pas d’accord préalable, comme la restauration des seins après un cancer du sein, l’otoplastie (correction des oreilles décollées) ou les brûlures.

Certaines opérations de chirurgie esthétique mammaires peuvent également être éliminées à un remboursement. C’est le cas des asymétries mammaires importantes, de certaines réductions mammaire (lorsque le chirurgien enlève au moins 300 grammes de votre poitrine, ce qui correspond à 2 ou 3 tailles en moins), ou encore l’absence de glande mammaire.

L’abdominoplastie est parfois remboursée, lorsqu’elle vise à traiter un ventre très abîmé par une grossesse ou une perte de poids importante, mais sous certaines conditions. La première et la plus importante est la présence d’un « tablier abdominal » qui recouvre complètement le pubis. Parfois les liposuccions peuvent être remboursées lorsqu’elles sont associées à une abdominoplastie ou à une brachioplastie. Une liposuccion seule n’est jamais remboursée, car elle est considérée comme une intervention purement esthétique.

La pénoplastie, acte médical pour agrandir l’intimité masculine est acte qui peut être en partie remboursé par la sécurité sociale en cas de micro pénis 4 cm au repos (7 cm en érection).

Limitations et exclusions

Il est essentiel de comprendre les critères de remboursement fixés par la sécurité sociale lorsqu’il s’agit de distinguer les chirurgies esthétiques des chirurgies reconstructives. Alors que l’une vise à améliorer l’apparence, l’autre vise à restaurer les fonctions corporelles altérées par une blessure, une maladie ou des défauts congénitaux. Des facteurs tels que la nécessité médicale et la déficience fonctionnelle sont pris en compte pour déterminer quelles chirurgies peuvent être remboursées. Alors que les chirurgies réparatrices peuvent répondre aux critères si elles sont considérées comme essentielles au rétablissement de la santé, les chirurgies esthétiques échappent généralement à ces paramètres. Cela souligne la nécessité de consulter des spécialistes et de comprendre tous ces critères avant de subir une intervention chirurgicale.

Solutions de financement pour la chirurgie plastique

Ressources personnelles et prêt

Lorsque l’on prend la décision d’avoir recours à une opération de chirurgie plastique, nous avons souvent recours à nos ressources personnelles. Mais il est toujours possible d’avoir recours à des aides financières par le biais de prêts bancaires pour couvrir ces dépenses médicales. Certains établissements proposent des prêts dits “médicaux”, à cet effet là. Ils représentent donc une option avec un moyen de remboursement plus flexible.

Facilités de paiement

Certaines cliniques ou établissements médicaux proposent à leurs patients des plans de paiement, ce qui permet d’étaler les coûts liés au traitement sur plusieurs versements. Ils peuvent permettre d’alléger la charge financière immédiate associée à ce genre d’interventions, et de ce fait, les rendent plus accessibles aux personnes ne disposant pas des fonds de manière immédiate.

Avant d’utiliser vos ressources personnelles ou de demander un prêt pour une intervention chirurgicale, il est important de bien évaluer votre situation financière (stabilité de vos revenus et dettes existantes) pour pouvoir ainsi atténuer les risques financiers qui y sont associés.

Le remboursement de l’épilation

En ce qui concerne l’épilation définitive et permanente, plus particulièrement celle de l’épilation laser, elle n’est généralement pas prise en charge par l’Assurance maladie, car elle est considérée comme un acte à visée purement esthétique, sans pathologie associée.

Toutefois, il existe des cas particuliers, où une prise en charge peut-être éventuellement envisagée. Cette prise en charge se fait bien évidemment après évaluation médicale et accord préalable.

On fait ici la distinction entre épilation à visée esthétique, et épilation à visée thérapeutique. Il existe certaines pathologies qui se traduisent par une pilosité anormale. Dans ce cas, l’épilation au laser doit être effectuée par un dermatologue spécialisé pour pouvoir être remboursée.

Les cas dans lesquels une prise en charge peut être accordée sont les personnes touchées par l’hirsutisme, l’hypertrichose ou la folliculite. Ces trois pathologies sont associées à, soit l’apparition de poils dans des zones du corps normalement non poilues, une surabondance de poils dans des régions déjà poilues, ou bien une infection des follicules pileux. Pour diagnostiquer une hyperpilosité et pouvoir prétendre à une prise en charge, il est nécessaire de consulter d’autres spécialistes en plus d’un dermatologue.

Si vous disposez d’une mutuelle, elle pourra compléter le remboursement de l’Assurance Maladie, qui s’élève à 70%. Mais pour que la mutuelle rembourse ce dépassement d’honoraires, il est nécessaire qu’il y ait une première prise charge de l’Assurance Maladie, et d’avoir respecté le parcours de soins, sinon elle n’effectuera aucun remboursement et l’ensemble de l’intervention sera à vos frais.

En résumé, le remboursement de l’épilation au laser dépend de plusieurs facteurs, dont la nature pathologique de la pilosité, la validation médicale préalable et les conditions du contrat d’assurance complémentaire.

 

Pour conclure, la prise en charge d’opération de chirurgie esthétique est soumise à une réglementation très stricte, qui implique le respect d’un processus bien spécifique. Il est essentiel de comprendre les différents critères pris en compte par l’Assurance Maladie pour pouvoir faire la distinction entre la chirurgie esthétique de la chirurgie reconstructive. En ce qui concerne l’épilation permanente, il existe certains cas pour lesquels une prise en charge peut être envisagée.

Si vous avez un doute, n’hésitez pas à en parler à un spécialiste qui pourra vous éclairer sur votre situation et ainsi vous pourrez prendre des décisions en toute connaissance de cause.